Arrivés sur l'île d'Eubée, nous nous sommes donc installés sur une plage à côté de Marmari.

Le soir après le repas je me sens vide. Depuis quelques jours je sens que ça monte doucement. Le mal du pays, les proches et nos animaux qui me manquent... Nous avons beau vivre des moments fabuleux dans des lieux magnifiques ça n'y change rien.

Et voilà que Lison vient me voir pour me dire qu'après la visite d'Athènes elle veut prendre l'avion pour rentrer... Bon ben voilà. Nous sommes deux. Thomas essaye de remonter le moral de sa sœur mais finalement il est lui aussi un peu triste.

La nuit sera très courte pour moi. Au matin, après avoir échangé avec d'autres familles de voyageurs sur les réseaux sociaux, j'annonce à ma tribu que nous allons nous poser 4 jours dans un bel hôtel avec piscine juste à côté. Le temps de nous requinquer et de prendre une décision.

La nouvelle est très bien accueillie ! On a beau donner l'impression d'être en vacances, il n'en est rien... Nous nous déplaçons tous les jours, visitons, apprenons. Et puis dans le voyage en famille, surtout en van, il n'y a pas de temps pour soi, et ça aussi c'est épuisant. Un peu d'espace et de sédentarité devrait nous faire du bien !


Nous passons donc mercredi et jeudi tranquilles à l'hôtel. Piscine, repos, restau...


Vendredi nous partons pour la journée à une heure de là, sur la pointe sud de l'île, pour tenter de rencontrer les bergers siffleurs que nous avions vu dans un reportage.

Ces bergers ont la particularité de discuter à travers la montagne en sifflant. J'avais trouvé ça fascinant et puisque nous ne passions pas loin pourquoi ne pas le vivre !


Après une petite heure de route magnifique dans les montagnes de l'île nous arrivons au minuscule village d'Antia, lieu du reportage. Nous savons que la dame qui tient la taverne (il y a des tavernes dans tous les villages en Grèce, avec toujours un peu de monde), sait parler en sifflant. Logiquement grâce à elle nous devrions entendre siffler dans la montagne !

Mais en arrivant, grosse déception. Nous trouvons tout de suite la taverne (il n'y a qu'une rue et une dizaine de maisons) mais elle est fermée...

Il y a une table sous l'arbre de la terrasse, et nous nous y installons en espérant entendre siffler. C'est le calme plat.

Une famille qui quitte le village s'arrête nous parler et nous comprenons tant bien que mal que la dame est à Athènes, peut-être pour des soucis de santé.

Nous restons encore un peu et repartons, déçus.


Sur le plan de l'île donné par l'hôtel nous avons repéré une ancienne carrière romaine à Karystos.

Nous nous rabattons sur cette découverte !

Après un arrêt baignade dans une jolie crique, nous partons à la recherche de la carrière. En Grèce il n'y a pas trop d'indications. Grâce à un article trouvé sur internet nous trouvons le petit village d'où part la randonnée qui nous mènera à la carrière. Mais encore une fois aucune indication. Nous trouvons le départ grâce au vieux gérant d'une taverne et à un berger.

Nous commençons à grimper quand nous entendons le berger siffler ! Ça ne durera pas et je pense que c'était juste pour rappeler son troupeau mais nous sommes super contents !

Nous continuons notre ascension sous un soleil de plomb. Nous ne savons pas combien de temps nous devons grimper et avec cette chaleur c'est très dur. Nous trouvons un premier refuge à l'ombre. Les enfants veulent arrêter mais nous les remotivons et repartons. Lors de notre 2è pause à l'ombre, nous appercevons enfin la carrière et quelques colonnes !

Nous grimpons les derniers mètres et malgré l'épuisement dû à la chaleur nous sommes ravis d'être là !

Déjà la vue est fabuleuse ! Et puis être là, dans cette carrière où se trouvent encore des colonnes taillés sur place par les Romains il y a 2000 ans c'est une chance inouïe. Rien à voir avec un musée. On se sent vraiment comme des archéologues ou des explorateurs. Ces colonnes ont été taillées d'un seul bloc. Elles font 12 mètres de long sur bien 1m50 de large. Nous restons là à les admirer. Nous sommes impressionnés. Nous prenons vraiment conscience du travail de titan pour tailler ces colonnes. En observant, nous pouvons même imaginer les Romains en train de travailler. Et puis nous nous demandons comment ils faisaient pour redescendre ces immenses colonnes jusqu'à la mer. Nous sommes à 1000m d'altitude, au milieu de rien. Il y avait certainement une voie aménagée. Une amie nous dira plus tard qu'ils mettaient les colonnes dans des cadres en bois qui étaient ensuite tirés par des bœufs.

Nous rentrons à l'hôtel pour notre dernière nuit de grand confort.

Le lendemain matin nous profitons encore de la piscine avant de repartir vers le continent.

Le retour se fera en ferry. Ça tombe bien, un orage éclate et nous en profitons pour faire des maths et du français.